03/01/07
Chantal
7h 2mn.
Ca caillote, ma fillote comme dirait l’autre. Il faut dire qu’on est en altitude ici. Pas moins de 6OO mètres. Ca doit être le début des contreforts de l’Himalaya. Nous revenons quelques temps à Jodhpur, la ville bleue : magnifique cité que cette ville de Maharadjah.
Jodhpur est tranquille, si l’on peut dire. Bien sûr, les motos et les rickshaws sont partout, des grands axes encombrés aux venelles les plus étroites. Mais la vieille ville, paisiblement installée au pied de se forteresse de Mabradjah Merhangarh respire quand même, au rythme des bazars, des échoppes d’épices et de tissu. Toutes ces mains tendues, ces « what is your name ? » « where do you come from » nous font plaisir, nous apaisent.
Nous sommes loin des regards oppressants d’Ajmer et de la fièvre envahissante de Jaipur.
Bien entendu, nous ne savons pas vraiment ce qui se cache derrière ces gentillesses: hospitalité authentique, jeux d’enfants, moquerie, curiosité, approche stratégique pour gagner quelques roupies ? Mieux vaut ne pas s’en préoccuper et prendre les sourires et les mains tendues comme elles viennent.
Le marché aux épices est un paradis pour les yeux et le nez. Des couleurs et des odeurs dans tous les recoins. Par ici, par là, des vendeurs d’encens, d’objets sculptés, un marché au bambou où on peut ramener des échelles de tous les styles !
L’hôtel dans lequel nous atterrissons est très agréable « Abay Day Hotel ». L’eau y est chaude, les draps sont propres, la nourriture assez moyenne. Mais globalement c’est top, rien à voir avec l’arnaque 3 étoiles de Jaipur.
Philippe
On est le 31 décembre, ce soir c’est Happy New Year. Finalement ce sera la fête à l’hôtel. Et quelle fête ! On dit que l’Inde est l’antre du kitch, cette soirée de nouvel an était tout à fait à la hauteur de cette réputation. Tout d’abord, buffet open curry mais pas open bar ! Chloé et moi avons testé la Vodka-mango !!!
Le maître d’hôtel nous a à la bonne, nous sommes bien en forme pour faire la fête ! Lorsqu’il nous pose l’inévitable question « where are you from », je ne résiste pas à lui retourner un « and you, where are you from », ce qui me fait bien rire (mais je suis peut être le seul !).
Après un repas trop épicé mais pas mauvais, on rejoint la salle de fête. Un DJ au talent inné (il change les morceaux toutes les minutes sans transition) donne le ton à une quinzaine d’indiens sagement assis sur des chaises dispersées le long des murs. Qu’attendent-ils ?
Trois indiens, la trentaine, se pointent, l’un portant un micro, sans doute décidé à faire l’animation. Tous les indiens se lèvent et c’est parti !!! Nous retiendrons de cette soirée hilarante un cours de Macarena donné aux indiens et beaucoup de chaleur humaine. Et aussi, un gros gâteau au chocolat bien indigeste pour célébrer le passage à l’an 2007.
Après cette soirée endiablée, nous nous levons le 1er janvier 2007 pour une visite de la forteresse de Merhangarh. Les photos raconteront mieux que moi cette sublime demeure de Maharajah !
Une petite anecdote avant de laisser la plume. Gaëlle et moi avons décidé de rejoindre la forteresse à pied, depuis la Clock Tower, centre névralgique de la vieille ville. En chemin, une ribambelle de gamins s’agglutine autour de nous. Lorsqu’ils aperçoivent le paquet de biscuits dans le sac de Gaëlle, tous ces petits moineaux se mettent à piailler et la distribution se fait dans la pagaille la plus totale. Même si nous sommes perçus (et à juste titre) comme des porte-monnaie sur pattes, lorsque nous sommes au milieu de ces enfants, c’est l’innocence et l’allégresse qui nous gagnent. Beau souvenir que la distribution de gâteaux au chocolat.
Chantal
1er janvier 07
Même visite de la forteresse avec Chloé et Phil, même émerveillement devant tout ce raffinement et ce foisonnement de saris multicolores, je ne me lasse pas d’admirer la beauté des femmes indiennes.
Une visite très intéressante grâce à des audio guides en français (un peu marre de l’anglais) qui nous ont permis de mieux comprendre le mode de vie des Maharadjahs.
Nous redescendons sur Jodhpur pour essayer de trouver un train pour Delhi, le retour en voiture nous effraye tous. Sans succès malgré de nombreux rendez vous avec une agence. Nous rentrerons en voiture !
Nous partons donc nous balader l’après midi et jusqu’à la tombée de la nuit, à Mandore, à 9 km, dans un grand jardin autour de cénotaphes de Maharadjahs. Des singes (a tête noire) de partout, c’est très drôle, d’autant qu’à tour de rôles des hommes viennent leur distribuer, qui des carottes, qui des navets, qui des cacahuètes. Les monuments sont magnifiques et ressemblent à l’architecture Khmer telle que je me l’imagine, avec des sculptures superbes de divinités diverses, le tout en grès rose, dans une lumière tamisée de fin d’après midi.
Nous sommes constamment abordés par des enfants, des jeunes, des familles pour discuter, figurer sur leurs photos de famille ou les prendre en photos. Deux jeunes filles viennent gentiment nous offrir des bouquets de bougainvilliers … dont nous ne savons absolument pas quoi faire ! Ils finiront au pied d’une divinité.
Chloé
Lendemain, back sur Delhi normalement mais on se décide rapidement à prolonger notre escapade hors du brouhaha de Dehli. Direction donc Sariska (pff ! impossible de se souvenir de ce nom hihihi !)
Sariska : parc naturel /réserve de tigres soit disant mais on s’est vite rendu compte que cela n’était qu’un moyen d’attirer des touristes dans notre genre ! Mais bon, on est content, la route est magnifique, les paysages montagneux et désertiques nous ravissent avant même l’arrivée.
Bon, on peut le dire, la route sur la fin était vraiment merdique et casse gueule !
Arrivée en milieu d’après midi dans un hôtel MAGNIFIQUE, hahaha, propreté, chaleur, tout était là (ou presque !). Heureusement les singes nous ont un peu changé les idées. En tout cas, première mauvaise adresse du routard (en même temps on n’avait pas le choix, soit cela, soit un palace très, très, très cher)
Chantal
Je reprends la plume, nous sommes sur le départ pour la France.
Notre driver, Krishna s’était engagé à être là à Huit heures pour nous emmener à l’aéroport. Il vient d’appeler (à 8H10) pour dire que finalement ce n’est pas lui qui viendrait et qu’un autre driver serait là dans 10, 20 minutes. Il est huit heures trente, personne…, la tension monte, nous avons tous des billets non remboursables … !
Sariska donc, et cet hôtel triste à mourir, sale et dans lequel il fait vraiment froid. Nous sommes dans la montagne à 600 mètres d’altitude et cela se ressent.
Pour nous réchauffer, nous décidons d’aller boire un « chai » (thé au lait aromatisé d’épices). Nous voilà partis pour le village voisin où nous atterrissons devant une échoppe autour d’un brasero avec quelques spécimens locaux, ravis que nous leur offrions un thé et partagions nos chips et nos cigarettes. Un très bon moment !
Dîner à notre hôtel, repas correct enfin très épicée, quoique nourriture tiède et dans tous les cas, on ne voit pas ce qu’il y a dans les assiettes, tellement il fait sombre.
Tout le monde au lit à 9H30, lever prévu le lendemain à 6H pour départ SAFARI aux TIGRES ! WOUAHOOU !
Philippe M (écrit dans le bar de l’aéroport).
Des tigres, il n’en fut jamais question ! Même notre chauffeur n’en tint mot durant les 3 heures de 4X4 à ciel ouvert.
Mais le paysage qui nous attendait nous fit oublier les tigres promis. Un nouveau visage de l’Inde, plein d’arbres majestueux, des phacochères, d’antilopes, de rigaults, de singes, d’oiseaux bigarrés, de crocodiles …
Un visage de sérénité où le chauffeur prête l’oreille au silence, où la terre n’est pas de la poussière sale mais la mère nourricière d’une faune et d’une flore vivant loin de la folie urbaine, bien lin des richesses et des misères.
Nous décollons donc dans les vapeurs de l’aube, couvertures aux oreilles, vaillants et courageux à la conquête de cette nature sauvage.
Que dire devant cet arbre qui s’éveille avec le jour au milieu d’un étang brumeux où les premiers riverains viennent se débarbouiller ?
Que dire devant ces valons aux couleurs de toutes les saisons, dans le plus pur silence de la liberté originelle ?
Le guide a bien un peu joué à nous faire croire qu’une panthère allait nous montrer le bout de ses moustaches, prenant la peine de nous indiquer sa trace de velours sur la piste terreuse.
Mais je pense qu’à cette heure, la panthère était sous la douche ou bien se prenait le petit déj avec son pote le tigre, avec mango juice et pudding d marcassin au menu !
Puis ce fut le tour des oiseaux qui nous mangent dans la main et nous chient sur la couverture ! Ces mêmes oiseaux qui complètent leur fin de mois en nettoyant les dents des tigres.
En tant que mathématicien, j’en conclus que, par transitivité, nous avons été en contact physique avec le tigre même si nous ne l’avons pas vu …
Et puis ce fut le temps des crocodiles. D’abord des bébés crocodiles, comme des pierres sombres à fleur d’eau. Puis le papa et la maman croco (chez Haribo c’est les verts les meilleurs, mais là, dans la lumière floue du matin, ils étaient plutôt noirâtres).
Bref, nouveau souvenir impérissable que ce court voyage dans le temps, avec un petit goût d’Afrique.
De retour à l’hôtel pour un breakfast indien avec nans morning et sauces indiennes.
Et de nouveau la voiture, tout droit pour Delhi. Dodo jusqu’à Delhi ! Fin d’après midi, retour au point de départ, le bel appartement que Chloé nous a dégotté pour les premiers et derniers jours de notre aventure …
Il ne reste plus que deux jours !